Gabriel Lévy
« Jusqu’à quand, gouvernants, abuserez-vous, enfin, de notre patience ? Combien de temps encore serons-nous le jouet de votre fureur dépensière? Jusqu’où s’emportera votre audace effrénée ? » (Du Cicéron… ou presque).
La banque centrale européenne (BCE) vient d’ouvrir ses guichets.
M. Sarkozy, puis M. Hollande, qui prétendent depuis quelques années vouloir « sauver » l’Europe, au lieu de sauver les Français, nous rendront victimes de leur utopie. Mais l’utopie d’un chef d’Etat est toujours grandiose, et il n’en subit jamais les conséquences.
La BCE devient une banque centrale comme le souhaitaient nos présidents successifs. Il ne s’agit plus d’accorder des prêts massifs aux banques européennes, mais de prêter aux états en difficultés avec « le risque de voir certains Etats devenir « accro » à ce mode de financement ». Mais comme cela ne peut pas durer toujours, certains états ne pourront plus rembourser, et le président de la BCE refusant de considérer sa banque comme créancier privilégié en cas de faillite de ces états, voyez-vous d’autres solutions que celles-ci :
Soit le réapprovisionnement financier de la BCE grâce aux états « pas encore faillite »,
c’est-à-dire grâce à leurs contribuables,
soit la création de monnaie, ce qui signifie la dévaluation de celle que vous possédez.
Dans les deux cas, c’est nous qui paierons.
Nous paierons aussi pour l’application de l’extravagante règle d’or, car comment respecter un déficit maximum de 3 % du budget, sachant que les dépenses seront toujours considérées comme incompressibles ?
La réponse est sur vos lèvres : grâce à vos impôts.
Alors puisqu’aux guichets de la BCE, il y a ceux qui reçoivent et ceux qui donnent, ceux qui donnent :
- rappellent que « ces plans ont englouti 85 milliards pour l’Irlande, 78 milliards pour le Portugal et 292 milliards pour la Grèce à l’été 2012 », qu’ainsi, « les Français ignoraient qu’ils ont une créance de 66,4 milliards sur la Grèce » (JP Robin, le Figaro du 21 mai 2012) ;
- prévoient, comme les divers analystes, une note de 400 milliards pour l’Espagne ;
- ne mégoteront plus pour le don de 3 milliards à la Côte d’ivoire, ni pour les fifrelins octroyés aux pays du Sahel : 25 millions d’euros selon la dernière réponse ministérielle (mercredi 5 septembre 2012).
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